Le paradis n’a jamais été perdu
Le « paradis perdu » est peut-être le plus grand oxymore jamais inventé. Comment ce qui est éternel pourrait-il être perdu ⁉️ Comment ce qui est complet pourrait-il être amputé ⁉️ L’idée même est une insulte à l’intelligence de l’Esprit. 👉 Ce mythe n’exprime pas une vérité mais une torsion de l’esprit qui veut croire à la séparation pour donner une saveur dramatique à son propre rêve. L’humanité s’invente l’absurde pour survivre à l’ennui du vide. Le « paradis perdu » est le décor tragico-comique où l’ego se joue une pièce dont il a lui-même écrit le scénario. Et quand le rideau tombe, la seule découverte est celle-ci : 💡 J’existe uniquement pour réaliser que je n’existe pas.
par Erick-Emmanuel Mbassi (1)
“L’Illusion d’un Paradis Conditionnel”
L’idée d’un paradis réservé uniquement aux justes et aux bons est, en elle-même, paradoxale et absurde si l’on considère la nature supposée d’un lieu parfait. Si le paradis est véritablement parfait, il ne peut être altéré par aucune action, aucun comportement ou aucune imperfection humaine. En d’autres termes, rien de ce que nous pourrions faire ne saurait entacher ou diminuer sa perfection, car ce serait une contradiction : un lieu parfait ne peut être rendu imparfait par quoi que ce soit.
De plus, si le paradis est parfait, il ne peut exclure personne, car l’exclusion implique un jugement, une séparation, et donc une imperfection dans sa nature inclusive. Le rejet ou l’expulsion d’un individu signifierait qu’il existe une condition à sa perfection, ce qui contredit l’idée même de perfection inconditionnelle.
Être “chassé” d’un lieu parfait serait également absurde : cela impliquerait que nous aurions la capacité de briser ou de perturber ce qui est éternellement parfait. Mais si une telle chose était possible, alors ce lieu n’était jamais vraiment parfait, car il serait vulnérable à nos imperfections.
Ainsi, l’idée d’un paradis réservé à quelques élus ou conditionné par des actions humaines repose sur une vision limitée et imparfaite. Un véritable paradis, par définition, ne peut être qu’absolu, inconditionnel, et impossible à perdre ou à altérer. Si le paradis existe, il ne peut qu’être déjà là, pour tous, sans exception, au-delà de tout jugement ou mérite
“Le Paradis Inévitable”
Le paradis est déjà là, visible en chaque instant, car il est tout ce qui est. Il n’a jamais été perdu, car il est l’état naturel de l’esprit, voilé seulement par nos croyances erronées et nos jugements. Même lorsqu’on prétend ne pas le voir, on ne fait qu’expérimenter notre toute-puissance : celle de pouvoir penser qu’il est absent. Mais il est impossible de ne pas le voir, car rien ne peut exister en dehors de ce qui est.
Le rêveur d’un rêve n’est pas éveillé, mais il ne sait pas qu’il dort. De la même manière, prétendre ne pas voir le paradis, c’est encore y être pleinement. En réalité, cette prétention n’est qu’une démonstration de notre pouvoir créatif : la capacité de construire l’illusion d’un manque ou d’une séparation. Pourtant, même cette illusion se déroule au sein du paradis, car tout y est inclus, y compris l’idée de ne pas le reconnaître.
Le paradis n’exige ni reconnaissance ni définition, car il est là, toujours, dans chaque mouvement, chaque pensée, chaque souffle. Même dans le doute ou l’oubli, nous vivons déjà en lui, car tout est déjà complet, même si nous croyons le contraire. L’expérience de ne pas le voir n’est qu’un jeu de perception, un choix temporaire au sein d’une vérité éternelle : celle que le paradis ne peut être quitté, ni véritablement voilé
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