Carl Jung wrote that “the greatest burden a Child must bear is the unlived life of the parents,” by which he meant that where and how our caretakers were stuck in their development becomes an internal paradigm for us also to be stuck…

Poème de Benjamin Saboy

Père, tu bâtis pour moi les ponts de la raison, les tours de l’évidence, Des lois claires où chaque chose a sa place, Un monde aux contours précis, tracé d’une main sûre. Mais moi, je suis le vent qui danse entre les murs, L’éclair qui fend le ciel trop bien ordonné.

Mère, tu chantes là où père compte, Tu peins là où il trace des lignes, Tu offres au monde l’ivresse des couleurs Quand lui cherche l’ordre dans le chaos.

Et moi ? Moi, je suis né de vous deux, Et mon cri porte vos deux âmes mêlées. Je suis une drôle de formule, Je l’ai toujours su sans le vouloir, Senti comme une ombre, Tel un module bizarre du savoir

Je suis la voix qui cherche la forme et la brûle, Le pas qui suit la route et bifurque sans prévenir

L’enfant d’un architecte et d’une magicienne, Le fruit d’un éclat de logique et d’un frisson de feu.

Je suis et je ne serai jamais autrement. Je suis le fils du calcul et de la mélodie, L’enfant du nombre et du pinceau,

Et c’est ainsi que je m’élève, Non pas contre vous, mais par vous, Au-delà des moules, au-delà des routes tracées.

Je suis votre héritage et votre promesse, L’inattendu qui prolonge votre œuvre

Selon Eckhart Tolle

Maître spirituel Eckhart Tolle : La paternité et la maternité : des rôles ou des fonctions ?
  • De nombreux adultes endossent des rôles quand ils s’adressent à de jeunes enfants. Ils emploient des mots et des sons stupides. Ils parlent de haut à l’enfant et ne le traitent pas d’égal à égal. Le fait que vous en savez temporairement plus ou que vous êtes plus grand que lui ne veut pas dire que l’enfant n’est pas votre égal. À un moment donné de leur vie, la majorité des adultes se retrouvent à être parent, un des rôles les plus universels. La question cruciale est la suivante : Êtes-vous capable de bien vous acquitter de cette fonction de parent sans vous identifier à elle, c’est-à-dire sans qu’elle devienne un rôle ? La fonction de parent vous demande en partie de prendre soin des besoins de l’enfant, d’empêcher l’enfant de se mettre en danger et de lui dire de temps en temps ce qu’il faut faire et ne pas faire. Lorsque vous vous identifiez au rôle de parent, par contre, lorsque votre identité en dépend en grande partie ou en totalité, la fonction parentale devient exagérée, trop accentuée et prend le dessus. Vous ne prenez plus soin des besoins de l’enfant, vous le gâtez. Vous n’empêchez plus votre enfant de se mettre en danger, vous le surprotégez, ce qui l’empêche de satisfaire son besoin d’explorer le monde et de faire ses propres expériences. Vous ne lui dites plus quoi faire ou ne pas faire, vous le contrôlez avec autorité.

  • Qui plus est, ce rôle devenu identité subsiste longtemps une fois que ces fonctions particulières ne sont plus nécessaires. Le parent ne peut s’empêcher d’être un parent même quand l’enfant est devenu un adulte. Le parent ne peut renoncer au besoin que l’enfant ait besoin de lui. Même lorsque l’enfant est âgé de 40 ans, le parent ne réussit pas à se débarrasser de l’idée qu’il sait mieux que l’enfant ce qui est mieux pour lui. Dans ces circonstances, le rôle de parent se joue encore de manière compulsive et il n’y a toujours pas de relation authentique. Le parent se définit par ce rôle et a inconsciemment peur d’une perte d’identité en cessant d’être parent. Si le désir du parent de contrôler ou d’influencer les actes de son enfant maintenant adulte est contrecarré – comme c’est habituellement le cas – il critiquera, désapprouvera ou essaiera de provoquer de la culpabilité chez son enfant. Tout cela dans la tentative inconsciente de préserver son rôle, son identité. En apparence, on dirait que le parent se fait du souci pour son enfant, chose qu’il croit réellement, alors que son unique préoccupation est de conserver son role-identité. À la base de toutes les motivations de l’ego, il y a le renforcement du Moi et l’intérêt pour le Moi, parfois habilement dissimulé, même aux yeux de la personne.

  • Une mère ou un père qui s’identifie à son rôle essaiera peut-être aussi d’atteindre plus de complétude personnelle par le biais de ses enfants. Le besoin de l’ego de manipuler les autres pour combler un continuel sentiment de manque est alors dirigé vers les enfants. Si les présomptions et motivations inconscientes à l’origine de la compulsion du parent à manipuler ses enfants étaient conscientisées et formulées à voix haute, elles ressembleraient à ceci : « Je veux que tu réussisses là où je n’ai jamais réussi ; je veux que tu sois “quelqu’un” aux yeux du monde pour que je puisse moi aussi être quelqu’un par toi. Ne me déçois pas, je me suis tellement sacrifié pour toi. Ma désapprobation a pour but de te faire sentir tellement coupable et mal à l’aise que tu finiras par te conformer à ce que je veux. Et il va sans dire que je sais bien mieux que toi ce qui est le mieux pour toi. Je t’aime et je continuerai à t’aimer si tu fais ce que je sais être juste pour toi. »

  • Quand vous conscientisez ces motivations, vous vous rendez immédiatement compte de leur absurdité. L’ego qui les anime devient visible, ainsi que son dysfonctionnement. Certains parents à qui j’ai parlé se sont exclamés : « Mon Dieu, c’est ce que je faisais ? » Une fois que vous voyez ce que vous faites ou ce que vous avez fait, vous en voyez également la futilité. Et ce schème inconscient prend fin de lui-même. La « conscience-présence » est le plus puissant facteur de changement.

  • Si vous constatez que c’est ce que vos parents font avec vous, ne leur dites pas qu’ils sont inconscients et dominés par l’ego. En effet, cela ne pourrait que les rendre davantage inconscients vu que leur ego adoptera une position défensive. Il vous suffit de reconnaître que leur ego est à l’œuvre et que ce n’est pas ce qu’ils sont. Les schèmes de l’ego, même ceux qui ont la vie dure, se dissolvent parfois presque miraculeusement quand vous ne les contrecarrez pas. Le fait de les contrecarrer leur donne plus de force. Et si ce n’est pas ce que vos parents font, vous pouvez alors accepter leur comportement avec compassion, sans avoir besoin d’y réagir, c’est-à-dire sans avoir besoin de le personnaliser.

  • Soyez également conscient de vos propres présomptions et attentes inconscientes derrière vos réactions habituelles à vos parents. « Mes parents devraient approuver ce que je fais. Ils devraient me comprendre et m’accepter tel que je suis. » Vraiment ? Pourquoi le devraient-ils ? Le fait est qu’ils ne le font pas parce qu’ils ne le peuvent pas. Leur conscience n’a pas encore fait le saut quantique vers ce niveau de la conscience. Ils ne sont pas encore capables de se démarquer de leur rôle. « Oui, mais je ne me sens pas bien ni à l’aise tel que je suis s’ils ne m’approuvent pas et ne me comprennent pas. » Vraiment ? Quelle différence leur approbation ou leur désapprobation peut faire à ce que vous êtes vraiment ? Toutes ces présomptions prises pour acquises engendrent beaucoup d’émotions négatives, beaucoup de misère non nécessaire.

  • Soyez vigilant. Certaines des pensées qui vous passent par la tête sont-elles la voix intériorisée de votre père ou de votre mère, la voix qui dit entre autres « Tu n’es pas assez bon. Tu n’arriveras jamais à rien. » Il s’agit peut-être aussi d’autres genres de jugement ou position. Si vous êtes vigilant, vous saurez reconnaître cette voix pour ce qu’elle est : une vieille pensée conditionnée par le passé. Si vous êtes vigilant, vous n’aurez plus besoin de croire à toutes les pensées qui vous viennent. Ce ne sera qu’une vieille pensée, rien de plus. Vigilance veut dire Présence. Et seule la Présence peut dissoudre le passé inconscient en vous.

  • Ram Dass a dit : « Si vous pensez être vraiment illuminé, allez donc passer une semaine avec vos parents. » C’est un excellent conseil. La relation avec vos parents est non seulement la relation première qui donne le ton à toutes vos relations subséquentes, mais aussi un bon test pour vérifier votre degré de présence. Plus il y a de passé en commun, plus vous devez être présent. Sinon, vous serez sempiternellement forcé de revivre le passé.

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